Cetauteur tente de comprendre le sens de la relation que le sujet entretient avec le monde à l’aide de la notion husserlienne d’« intentionnalité » (selon laquelle « toute conscience est conscience de quelque chose », c’est-à-dire se dépasse en visant quelque chose d’extérieur à elle-même), ainsi que de l’analytique existentiale de Martin Heidegger, développée dans le
Sonprincipe est simple : toute conscience doit être conçue comme « conscience de quelque chose ». En conséquence, la phénoménologie va prendre pour point de départ la description des vécus de conscience afin d'étudier la constitution essentielle des expériences ainsi que l'essence de ce vécu [N 19].
“Toute conscience est conscience de quelque chose Avant d’être une discipline d’étude, il s’agit avant tout d’une certaine manière de voir le monde, de le questionner. Le principe fondateur de la philosophie est sans doute ainsi l’étonnement, qui provoque et suscite le questionnement. Ensuite, philosopher consiste à argumenter de manière rationnelle sur son
Fast Money. La conscience La conscience, c'est la faculté, c'est-à-dire le pouvoir qu'a l'esprit de se représenter quelque chose. C'est donc la conscience qui fait que l'on n'est pas seulement dans le monde comme une chose enfouie perdue par les choses, mais que nous sommes devant le monde, c'est-à-dire comme un sujet se tenant face à un objet extérieur à lui-même. La conscience implique donc une certaine séparation, une certaine distanciation par rapport à ce sur quoi elle porte, c'est-à-dire son objet. On parle en ce sens de conscience psychologique ». Mais par ailleurs, en se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut justement les juger, les évaluer, elle peut évaluer ce qui est, c'est-à-dire les faits d'après ce qui doit être, c'est-à-dire les valeurs. En ce sens on parle de conscience morale ». Vous voyez donc que la notion de conscience implique deux grands sens qui sont intimement liés la conscience psychologique ou perceptive et la conscience morale ou évaluative. La conscience psychologique est la faculté d'être présent à soi et au monde, elle porte sur des faits. Et la conscience morale est la faculté de juger de ce qui doit être, elle porte sur des valeurs. Alors, quels sont maintenant les grands problèmes que pose cette notion de conscience ? Eh bien, se pose tout d'abord le problème du rapport entre la conscience et la vérité. En effet, nous avons dit que la conscience est la représentation du monde mais alors comment être sûr que cette représentation est bien conforme à son objet ? Comment être sûr que la conscience que nous avons de la réalité est bien conforme à la réalité et non pas une illusion, un délire ou une fiction ? Mais il y a plus car ce n'est peut-être pas seulement la conscience de la réalité qui est illusoire, c'est peut-être aussi et plus profondément la conscience que le sujet a de lui-même. L'évidence de la conscience de soi est-elle fiable ? Venons-en au second problème. Nous avons distingué tout à l'heure la conscience psychologique de la conscience morale. Nous avons dit la conscience psychologique émet des jugements de faits ou d'existence, elle dit il y a ceci, il y a cela » ; tandis que la conscience morale émet des jugements de valeurs. Elle juge, elle évalue, elle est comme un juge intérieur évaluant ce qui est les faits, les actes et même les pensées d'après ce qui doit être, c'est-à-dire d'après des valeurs ou des normes qui peuvent être morales, religieuses politiques, juridiques, esthétiques, etc. On peut donc se demander s'il faut vraiment séparer cette conscience psychologique et cette conscience morale. Ne serait-ce pas en fait une distinction illusoire ? Toute conscience, nous avons dit, est un certain écart par rapport à ce qui est. Or toute prise de distance n'implique-t-elle pas précisément une certaine évaluation et un certain choix ? En ce sens la conscience n'est-elle pas essentiellement morale ? Et c'est sans doute pourquoi la conscience n'est jamais aussi vive que dans les moments de crise intérieure, c'est-à-dire lorsque nous devons opérer un choix. Et lorsque, dès lors, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos habitudes, il nous faut choisir, nous hésitons. C'est pourquoi Bergson dit que conscience est synonyme de choix ». Cela veut dire que, au fond, la conscience, c'est la liberté. Examinons maintenant brièvement un sujet de baccalauréat, soit le sujet suivant Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? » Commençons d'abord par reformuler la question afin de bien nous assurer de la comprendre. Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?», autrement dit, ce que je me représente de moi-même correspond-il à ce que je suis en vérité ou réellement ? Ici, le problème apparaît assez facilement. Il est de savoir s'il y a oui ou non une adéquation, une correspondance entre la conscience de soi et ce que l'on est vraiment. La conscience de soi est-elle objective ou bien au contraire n'est-elle pas profondément subjective ? N'est-elle pas alors qu'une saisie superficielle, voire même trompeuse de notre identité personnelle de ce que nous sommes ? On le voit donc, le problème est de savoir si la conscience est une connaissance vraie ou, au contraire, une source d'illusions. Voilà donc la problématique générale de ce sujet qui nous invite à jeter un regard critique sur la conscience de soi la conscience de soi est-elle fiable ou est-elle, au contraire, particulièrement déformante ?
La conscience est un pouvoir de représentation. Avoir conscience qu'il y a une personne dans la pièce » ; être conscient de ma joie » signifie que j'ai la connaissance d'une présence dans l'espace ou de mon état moral. Je m'en aperçois ; je me les représente. La conscience est une expérience de présence à soi, aux autres et aux choses enveloppant une connaissance d'elle-même. L'étymologie en témoigne. Le mot est formé de science et de cum avec. La conscience est un savoir accompagnant ma pensée, mes actions, mon être au monde. Etrange pouvoir que ce pouvoir de représentation. Car qu'est-ce qui le rend possible ? Prenons avec Alain, l'exemple du dormeur. Il est en situation d'inconscience. Il n'a plus conscience qu'il y a un monde et qu'il y est présent. Il fait partie d'un ensemble dont il ne se distingue pas. Sa condition se caractérise par l'absence de toute forme d'écart entre lui et le monde, entre lui et lui-même. Aussi est-il immergé dans le monde à la manière des choses, sous une forme massive et opaque. Maintenant efforçons-nous de saisir le moment du retour à la conscience. Le dormeur se réveille, il rompt la totalité dans laquelle il était englué, il se sépare de lui-même et du monde, et cette opération de division, de séparation lui permet de se donner la représentation de sa chambre, de son lit, de son corps allongé dans son lit, de son désir de dormir encore un peu. Dans le sommeil, je suis tout mais je n'en sais rien. La conscience suppose réflexion et division. La conscience n'est pas immédiate. Je pense et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde, Moi et ma sensation, Moi et mon sentiment, Moi et mon idée » Alain. Manuscrits inédits 1928. La conscience est ce par quoi il peut y avoir un sujet qui se représente et un objet représenté. Par elle s'opère la scission Sujet/ Objet. Le sujet doué de conscience se pose comme un sujet, un Je, en face d'objets. Il n'est pas dans le monde chose parmi les choses il fait face au monde et tout ce qui constitue ce monde moi, autrui, les choses se met à exister comme un objet de représentation. Il s'ensuit que l'immédiat échappe à l'expérience humaine. Dès lors que s'opère la scission sujet-objet, la chose est à distance et médiatisée par une représentation. Elle est visée par la conscience qui essaie de se l'approprier symboliquement à travers des signes. La faculté symbolique est substantiellement liée au fait de conscience. la temporalisation est une dimension fondamentale de notre expérience. A chaque instant présent j'ai conscience de moi-même mais la division que la conscience introduit en moi fait retomber au passé tout ce que je ne suis déjà plus et projette dans l'avenir ce que je ne suis pas encore. La conscience est mémoire et projet. le monde est jugé. Se représenter ne consiste jamais à se donner de manière neutre le spectacle de quoi que ce soit. Avec la conscience il y a toujours une reprise critique de ce qui est. Le monde est dévoilé en fonction de valeurs esthétiques, morales, intellectuelles etc. J'ai conscience de ce que j'écris et je juge que c'est vrai ou c'est faux, j'ai conscience de ta présence en face de moi, et je me dis que tu es beau aujourd'hui, j'ai conscience de la décision qui vient d'être prise politiquement et je juge que c'est juste ou injuste. La conscience est toujours implicitement morale. Et l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on pense et à ajourner le jugement intérieur » Alain Définitions. Avouons qu'il y a dans le fait de conscience un mystère. Comment ce morceau de matière que je suis peut-il sortir de lui, se tenir à distance d'une réalité qu'il est aussi, pour se mettre à exister dans le double statut de sujet de la représentation et d'objet représenté ? Méditer le fait de conscience revient ainsi à méditer notre expérience la plus familière et pourtant la plus étonnante. Les questions que je vais affronter dans ce chapitre sont les suivantes De toute évidence, la conscience confère à l'existence humaine des caractéristiques spécifiques. Lesquelles ? Comment rendre intelligible le fait de conscience ? La conscience est-elle un être, une substance comme l'analyse Descartes ou bien est-elle un acte, une intentionnalité comme la décrivent les phénoménologues ? Husserl, Merleau-Ponty Comment penser l'expérience humaine du corps ? Faut-il dire que j'ai un corps ou que je suis mon corps, que le corps est un corps sujet ou un corps objet ? Est-il possible de sortir de l'ambiguïté qui fait que je suis mon corps tout en l'ayant ? La conscience est-elle transparente à elle-même comme l'analyse Descartes ou bien faut-il avec Freud soupçonner qu'il y a dans notre expérience psychique, une part d'ombre récusant le projet moral d'une souveraineté exigible de la conscience ? Dire Je, Moi, revient à présupposer une unité et une identité personnelle. Qu'en est-il de cette prétention ? Qu'est-ce que l'identité ? Une donnée ou une construction ? Une réalité ou une fiction ? Un être ou un devoir-être ? BIBLIOGRAPHIE Descartes Discours de la méthode. Méditations métaphysiques. Nietzsche Le gai savoir. Bergson L'énergie spirituelle. Freud Essais de psychanalyse. Nouvelles conférences de psychanalyse. Métapsychologie. Alain Eléments de philosophie. Sartre L'Etre et le Néant. Merleau-Ponty Sens et non-sens. L'oeil et l'esprit Partager Marqueursconscience, division, dualisme âme corps, inconscient, intentionnalité, représentation, scission sujet objet, séparation, substance pensante
En effet, Nietzsche a certainement envoyé les attaques les plus rudes contre toute prétention de "certitude immédiate", la certitude cartésienne du Cogito autant que les certitudes empirico-sensualistes ,ou encore les philosophies post-kantiennes et post-hegelienne... Il est donc bien normal que tout passe sous le marteau nietzschéen. Car, pour l'auteur, la "vérité" - encore faudrait-il en définir le sens - se retrouve dépourvue de tout argument lorsqu'elle ne sort pas vainqueur d'un combat qui puisse justifier sa puissance. Dans le premier aphorisme de "Par delà..." Nietzsche pose d'emblée le souci qui guide tout le livre. Mais sur qui peut-on compter pour la mise en combat? Envoyé par Nietzsche Au fond, qui pose les questions? Qu'est-ce donc en vous qui veut la "vérité"?" De fait, la question de l'origine de ce vouloir nous a longtemps retenu, jusqu'à ce que enfin une question encore plus essentielle nous ait définitivement arrêtés celle de la valeur de cette volonté. [...] Le problème de la valeur de la vérité s'est-il présenté à nous, ou est-ce nous qui l'avons abordé?§1 "Par delà..." n'est pas un livre de solutions, mais un ensemble réflexions problématiques à l'oeuvre, de problèmes non pris en compte dans l'hiustoire, montrant la nécessité d'une réelle jeunesse, d'une pensée libre, la nécessité d'un dépassement des philosophies transmises par l'histoire. De douter et faire douter, en somme, à partir de nouvelles "perspectives" de recherche. Mais la mise en garde du début du livre est également importante, car selon Nietzsche, cette recherche "comporte un risque, et peut-être le plus grand des risques", à savoir la tendance de se figer en doctrine ce qui reviendrait à en faire un traité de morale. Comme Nietzsche l'écrivait à son ami Jacob Burckhardt en 1886, lorsqu'il lui envoya un exemplaire du livre Envoyé par Nietzsche "Les conditions effrayantes de tout accroissement de la culture, le rapport inquiétant entre ce qu'on appelle "l'amélioration" de l'homme ou carrément son "humanisation" et l'augmentation du type "homme", surtout la contradiction qui existe entre toute conception morale et toute conception scientifique de la vie, [...] voilà, ce me semble, un problème que nous ne partageons, Dieu merci, qu'avec un tout petit nombre de vivants et de morts. Poser ce problème, c'est peut-être l'entreprise la plus hardie qui soit, et la plus dangereuse, non pour celui qui l'ose, mais pour ceux auxquels il s'adresse". Derière la critique nietzschéenne de la philosophie, il n'y a pas le souci de descendre un philosophe, mais de rendre possible une pensée actuelle, un diagnostic sur l'état présent fin du XVIIIe qui ne soient pas vérolés d'impossibilités a priori transmises par l'histoire, mais dont le sens se retrouve dilué et émerge sous forme d'évidences. En effet, les a priori historiques étaient encore tellement pesants principalement Kant et Hegel que toute proposition de recherche philosophique psychologique,... s'en retrouvait freinée a priori. Bref, l'Allemagne, pour nietzsche, n'a pas encore fait sa Renaissance, elle ne l'a fait que par procuration. Voilà le grand reproche de Nietzsche la "culture" par procuration et le lourd bagage historique que recouvrent les pensées "modernes". Ainsi, par rapport à Descartes, le problème de Nietzsche tient en deux aspects 1 Les erreurs manifestes de raisonnement et les conséquences actuelles. D'ou la nécessité du "diagnostic" des présupposés historiques qui ont rendu vicieu toute innovation... 2 L'importance de Descartes, Kant, Hegel,etc. en tant que limites qui nous sont données à dépasser et non pas à suivre bêtement... Ainsi d'un point de vue analytique, Nietzsche récuse l'intuition même de Descartes, en tant que celle-ci implique toujours un "préjugé", un élément d' interprétation hétérogène préalable qu'on "oublie". Envoyé par Nietzsche [...] ce "je pense" suppose que je compare, pour établir ce qu'il est, mon état du moment à d'autres états que m'a révélés l'expérience de mon moi ; du fait que je doive me reporter ainsi à un "savoir" venu d'ailleurs, ce "je pense" n'a donc pour moi aucune certitude immédiate. §16 Mais, comme Nietzsche ne veut pas tomber en excès mais analyser finement, il soumet sa propre critique, en contrepoint, au tribunal de la vie en posant en la question "Monsieur, [...] pourquoi est-ce absolument la vérité qu'il vous faut?" Question qui, en poassant, semble, à première vue, rejoindre le propos des Considérations Inactuelles II, où Nietzsche critiquait déjà tout savoir en les soumettant au "tribunal de la vie" Envoyé par Nietzsche [...]nous sommes devenus inaptes à vivre, à voir et à entendre d’une façon simple et juste, à saisir avec bonheur ce qu’il y a de plus naturel, et jusqu’à présent nous ne possédons pas même la base d’une culture, parce que nous ne sommes pas persuadés qu’au fond de nous-mêmes nous possédons une vie véritable. Émietté et éparpillé çà et là ; décomposé, en somme, presque mécaniquement, en une partie intérieure et une partie extérieure ; parsemé de concepts comme de dents de dragons, engendrant des dragons-concepts ; souffrant de plus de la maladie des mots ; défiant de toute sensation personnelle qui n’a pas encore reçu l’estampille des mots ; fabrique inanimée, et pourtant étrangement active, de mots et de concepts, tel que je suis j’ai peut-être encore le droit de dire de moi je pense, donc je suis, mais non point je vis, donc je pense. L’ être » vide m’est garanti, non point la vie » pleine et verdoyante. Ma sensation primitive me démontre seulement que je suis un être pensant, mais non point que je suis un être vivant, que je ne suis pas un animal, mais tout au plus un cogital. Donnez-moi d’abord de la vie et je saurai vous en faire une culture ! — C’est le cri que poussera chaque individu de cette première génération. Et tous les individus se reconnaîtront les uns les autres à ce cri. Qui donc voudra leur donner cette vie ? Considérations Inactuelles II C'est la bêtise même que fustige alors Nietzsche, de penser qu'il faille démontrer les causes de la vie pour que cette vie soit effective. La pensée n'est pas seulement douteuse comme concept, elle ne récuse pas l'hypothèse selon laquelle elle puisse être une nécessité "instinctive" "la plus grande partie de la pensée consciente doit aussi être rangée parmi les activités de l'instinct, y compris la pensée philosophique"§3. Encore une fois, c'est de l'utilité pour la vie que réclame Nietzsche, ce qui lui fait dire en §4, non sans ironie, que "les jugements les plus faux les jugements synthétiques a priori sont du nombre nous sont les plus indispensables [...] au point que renoncer au jugement faux serait renoncer à la vie, nier la vie. Que le non-vrai soit une condition de la vie". On comprend alors quel est le problème des fondements métaphysiques selon Nietzsche ils sont tautologiques et derrière un discours sur ce que les choses sont "véritablement", elles ne disent que comment elles doivent être. Elles ne permettent pas de dépasser le statut de point de vue. Et pour l'expliquer, Nietzsche y ajoute des facteurs psychologiques "amour de sa propre philosophie", égocentrisme, naïveté, prise de pouvoir, sur-réaction... Or, si la vertu se dit sur l'exemple de ces philosophes, savants, artistes, etc. qui se sont trompés ou ont rusé de multiples façons alors il faut en conclure que cette même vertu est antinomique, ou plutôt, le non-vertueux, l'immoral, doivent alors être considéré comme des éléments constitutif de cette même vertu. Or, pour élucider cela, nous dit Nietzsche, il faut prendre cette hypothèse très au sérieux. Et donc, il faut de véritables "esprits libres". Or, l'époque de Nietzsche a encore du mal à dépasser ce stade... Donc, concernant ce Cogito, la question qui se pose est la suivante comment doit-on considérer le statut du "je" et de la "pensée"? Et encore de là l'existence? Le "je" de Nietzsche n'est rien a priori, il est une faute originelle de raisonnement qui s'est cristallisé. On ne trouve pas "je" ou "moi", on l'invente. La grammaire nous fait croire qu'on trouve quelque chose, mais comme pour Kant et sa "nouvelle faculté", cette faute appartient à une "époque où l'on ne savait pas encore faire la différence entre "trouver" et "inventer!" Et à chaque fois que nous essayons de réfuter la faute, nous retombons dans la faute même. Pourtant, la réfutation est irrésistible "Quelque chose" est toujours présupposé, mais ce quelque chose, on ne peut pas le trouver. Il est toujours déjà interprété et posé quelque part, entaché d'une histoire dont le sens nous est en partie caché, il nous faut donc le reconstruire. On peut certes en faire le diagnostic, retracer une généalogie de l'erreur, mais en cela, on aurait tort de prétendre trouver une vérité. On ne ferait qu'imposer une interprétation dominante. Car on ne choisit pas d'oublier l'histoire de notre éducation. On peut juste en prendre conscience pour la nier. Mais est-ce assez pour être libre? "Un tel "esprit libre" est-il possible?", se demandait déjà Nietzsche dans l'introduction de Humain, Trop Humain. Cordialement.
toute conscience est conscience de quelque chose